Établissement pénitentiaire de Pöschwies (JVA)

Faire évoluer un ensemble carcéral patrimonial – Construction neuve, transformation et rénovation de la prison de Pöschwies

Dans le cadre d’un mandat d’étude confié par le canton de Zurich, et en collaboration avec Hildebrand Studios et Hootsmans Architectuurbureau, un projet a été conçu pour explorer les possibilités d’adaptation de structures carcérales historiques aux exigences contemporaines de la détention. L’extension de la prison de Pöschwies, classée au patrimoine, s’appuie sur une approche de continuité : respectueuse du bâti existant, elle en propose une relecture contemporaine, précise dans son expression architecturale et attentive à sa portée sociale.

Le complexe actuel, marqué par un langage postmoderne, une organisation à l'échelle du village et des perspectives rigoureusement ordonnées, est complété par des volumes nouveaux. Ceux-ci s’inscrivent avec retenue dans le site tout en affirmant une identité propre. Loin de rompre avec l’ancien, le projet s’en inspire pour proposer une continuité évolutive : ancien et nouveau dialoguent sans pastiche ni rivalité.

La matière joue un rôle fondamental dans cette stratégie d’intégration. Les nouveaux volumes reprennent et interprètent des éléments préexistants – briques jaunes, béton apparent, détails métalliques bleus – au travers d’un langage artisanal contemporain. Murs de briques faits main, surfaces de béton brut et galeries en bois naturel composent une ambiance sobre, ouverte et empreinte d’humanité. Le contraste entre intérieurs lisses et enveloppes matiérées génère une profondeur spatiale qui raconte l’acte de construire dans la continuité.

L’ensemble se déploie par touches : pavillons, loggias et jardins viennent structurer des espaces de repli, de lien ou de contemplation. Cette approche se prolonge à l’extérieur : micro-forêts, biotopes en lien avec la nature et jardins de cour conçus sur mesure participent à l’amélioration du cadre de vie et à la réinsertion. Le projet porte une vision durable de l’architecture carcérale, où exigence institutionnelle et respect de la personne trouvent un juste équilibre.